Mesures de Saint-Laurent

Mesures et notations utilisées dans notre compoix

(1) Pour les habitations et leurs annexes :

Les mesures de surface sont exprimées en dextres, mesure de Millau ; celle-ci valait environ 15, 79 m2 .

L’évaluation se faisait en 4 degrés (degrez, dans le compoix) :

Les degrés expriment la qualité ou le rendement des biens évalués, bon, moyen, faible, moindre.

(2) Pour les prés :

Dans notre compoix, la mesure est la journée, divisée en demi journée, quart, demi quart et quart de quart de journée. — La référence n’est pas donnée, mais il est indiqué qu’1 journée vaut 160 dextres de 4 cannes carrées, soit 640 cannes2, ce qui correspond à la valeur de la dextre Millau. Nous avons donc pris une journée = 2 526,064 m2 (25, 26 ares ; 0, 25 ha), ce qui nous met en dessous des valeurs admises pour Séverac, Saint-Geniez ou Laissac (38,52 ares).

(3) Pour les champs :

L’évaluation se faisait en 5 degrés, bon, moyen, commun (commung dans le compoix), faible, moindre.

Dans notre compoix, les mesures sont exprimées en cesteirade (sétérée), avec comme précision qu’1 cesteirade vaut 8 coupes et que chaque coupe vaut 4 boisseaux en semences, mesure de Saint-Laurent. Malheureusement, l’exacte correspondance de la mesure de Saint-Laurent n’est pas connue. — Il est indiqué ailleurs dans le document qu’1 cesteirade (cestier) vaut 200 dextres, soit 800 cannes carrées et que les boisseaux, demi boisseaux, quart et demi quart de boisseau sont à proportion. Cette mesure correspond à l’ancienne mesure de Campagnac qui mettait la césteirade à 800 canes carrées, soit 32,09 ares. Ceci mettrait le boisseau mesure de Saint-Laurent à 6,25 dextres (celui de Millau est à 10 dextres).

L’évaluation de la qualité se faisait en 4 degrés :

  • bon
  • moyen
  • commun
  • faible

L’appréciation, les valeurs monétaires :

Les surfaces indexées d’une qualité, souvent finement divisée (une même terre peut être évaluée pour une partie bonne, pour une partie moyenne, et pour une autre de faible qualité) sont ensuite converties en valeur monétaire par « presage/praisage » (appréciation, valorisation) ou « allivrement », selon des tables agréées, mises en début du compoix. Chaque propriété est évaluée en elle-même et, lorsqu’il y en a plusieurs pour un même propriétaire, un total est ensuite calculé.

La valeur est exprimée selon un vocabulaire dont certaines parties peuvent paraître obscures :

  • 1 livre = 20 sols, abréviation tt
  • 1 sol = 12 deniers, abréviation s (en parapluie)
  • 1 denier = 2 mailles, abréviation d (à longue queue)
  • 1 maille = 2 pougèzes, abréviation mae pour maille
  • 1 pougèze = 2 pittes, abréviation po ou poge pour pougèze
  • 1 pitte = unité de base(pte ) ; peut être encore partagée pour les besoins de l’évaluation en demi et quart.

Les trois premières unités (livre, sol, deniers) correspondent à des monnaies ayant cours ; les suivantes constituent des sous-unités créées pour les besoins de l’évaluation dans les compoix. En effet, une fois toutes les propriétés valorisées, les estimateurs calculaient la richesse totale des biens de la communauté, considérée en quelque sorte comme une base 100. L’estime finale ou allivrement pour chaque propriétaire (conditionnant sa part dans les impôts à payer) devait, donc, refléter sa quote-part dans cet ensemble. Compte tenu de la petitesse de certaines propriétés, il fallait un système très fin, d’où ces subdivisions en cascade.

Les chiffres sont écrits en toutes lettres, puis repris en chiffres romains.

Page du compoixPage du compoixPage du compoix

Chiffres romains :

  • i : 1; ii : 2; iii: 3, iiii 4 : les i sont souvent pontés (ils ressemblent à un n ou m)
  • v : 5
  • x : 10
  • L : 50
  • c pointé en exposant : centaine
  • iii q barré : 3/4