Les métiers
Les informations présentées sont celles contenues dans le compoix, complétées par les informations tirées des registres de baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse et certains actes notariés de la période. Nous avons estimé la population de Saint-Laurent pour la génération autour de 1665 à 800 personnes ; à titre indicatif, Millau à cette période en comptait environ 3000.
Métiers cités dans le compoix :
- 16 tisseurs ou cardeurs
- 11 marchands
- 10 hommes d’église (clerc, diacre, prêtre, prieur)
- 6 artisans (cordonnier, maçon, tailleur, couvreur, maréchal ferrant)
- 5 hommes de loi (avocat, procureur, notaire, viguier)
- 3 aubergistes (hostes)
- 1 chirurgien
- 1 apothicaire
- 1 sergent
- 2 familles de violons
- 6 paysans (au Meynial au Tour, à Lalo, à La Vayssière)
De nombreux habitants sont indiqués comme tisserands, ce qui reflète l’importance du tissage dans l’économie de la ville. Le nombre des gens d’église s’explique notamment par la création ancienne d’un chapitre. Les hommes de loi et les marchands indiquent une ville importante, active à la fois commercialement par sa position entre le Gévaudan et le Rouergue, et par son appartenance au marquisat de Canilhac, avec une délégation judiciaire. L’absence de métiers agricoles pour les habitants du bourg de Saint-Laurent peut surprendre ; elle s’explique en réalité par le fait que chacun avait un peu de terres qu’il cultivait et que, souvent, le métier quand il est indiqué est un second métier, un complément au travail de la terre.
Il faut noter encore qu’à la date du compoix certaines des propriétés se lèguent par les femmes. Nous avons neuf fois le cas d’une propriété indiquée « au nom de xxx, sa femme ». Si le mari, en qualité de chef de famille, jouissait des biens et de leurs fruits pendant le mariage, il devait ultimement, sauf mention explicite de legs dans un testament, en rendre la propriété soit à ses enfants, soit à la famille de sa femme.