La ville de Saint-Laurent en 1665
La ville en 1665 gardait encore la trace des murailles (ou remparts) et certaines portes. — En fait, le cœur de ville correspondait à la partie de Saint-Laurent située entre la place de l’étoile, qui constituait alors la place unique, et le château (l’actuel IME). Les traces du rempart auxquelles sont adossées les maisons sont encore bien visibles côté Lot à l’est et, plus partiellement, côté ouest. Les traces des portes qui existaient encore en 1665, se situent sur la place de l’étoile, au niveau de l’ancienne épicerie (démolie en 2016) et à l’entrée de la rue de la Villette. Il existait également encore une muraille au niveau du pont. Un four seigneurial était en activité dans la vieille ville.
Tout le reste de Saint-Laurent constituait des faubourgs (appelés « barry »), dont trois nommés, le barry del Sen situé en contrebas de la ville ancienne, côté ouest, entre celle-ci et le Lot, le barry du pont, situé, comme son nom l’indique, à proximité de ce dernier, et le barry des aurels situé à son emplacement actuel au-dessus de l’actuelle mairie. Le secteur est, en-dessous de la vieille ville, était caractérisé par sa pente et la proximité du moulin comme le « coustal del molin ». Le secteur entre l’église et le pont autour de l’actuelle route s’appelait déjà, au moins partiellement, les Clauses.
La référence à la « ville » (en tant qu’ancienne ville) se retrouve dans les noms de rues : chemin de la ville à l’église, viol de la ville à l’église. L’axe principal ou grande rue partait de l’ancien château, traversait la place de l’étoile et continuait jusqu’à la place actuelle. A partir de là, les dénominations changeaient en étant caractérisées par leurs lieux d’aboutissement : chemin du faubourg de Saint-Laurent à Campagnac, chemin de Saint-Laurent à la Resse, chemin de Saint-Laurent à Ajas… — A partir du pont, deux chemins menaient à la ville : l’un passait par le faubourg del Sen et aboutissait à la place de l’étoile (d’où la trace d’une première porte sur la partie basse de la place), l’autre grimpait vers l’église en passant non pas par la route des Clauses actuelle, mais par le raidillon qui prend dans le virage des clauses et aboutit sur la rue principale. La route actuelle a été construite après 1711, date du rachat par les habitants des parcelles correspondantes précédemment occupées par des jardins et travers.
Un certain nombre de toponymes (noms de lieux) se trouvaient déjà dans le compoix : c’est le cas de Garros (probablement « lieu où la pierre affleure »), de Coste Eversse, de Saigne longue (« marécage long », aujourd’hui Signe long), du bois de Cuilheret (orthographié Cuylheret) qui appartenait alors au Seigneur Marquis... — D’autres toponymes trouvés dans le compoix n’ont pas été conservés : c’est par exemple le cas du ruisseau du Beuradou (occitan, probablement de beurâ ou bieurâ, d’où beuradà action d’abreuver) situé approximativement au droit de l’Etabli.