Qu'est-ce qu'un compoix ?
On distingue le coumpes terrié « cadastre des biens-fonds » (c’est le cas de celui de Saint-Laurent) et le coumpés cabalisto « cadastre des revenus mobiliers ». — Spécifiques au Sud de la France, les compoix sont des cadastres (avec ou sans plan), constitués afin de répartir le montant annuel de la taille (impôt direct de l’Ancien Régime) entre les différents membres de la communauté en fonction de la valeur de leurs propriétés. — Les plus anciens « Libres de compes » (ancienne désignation des compoix) remontent au début du 14e siècle : La Canourgue, par exemple, a eu son « libre de compes » dès 1536. Le compoix de Saint-Laurent, daté de 1665, s’inscrit dans la toute dernière période de fabrication de ces documents, à la fin du 17e siècle. — Les modifications de propriété (vente d’une terre, héritage…) étaient ajoutées au fil du temps dans la marge du document.
Les compoix une fenêtre sur notre passé — Véritable photo du terroir de Saint-Laurent et de sa population à cette date, le compoix permet de restituer, avec beaucoup de travail, la physionomie du bâti et des cultures. Il apporte de nombreuses données en toponymie (les noms de lieux), anthroponymie (les noms de famille), métrologie (les mesures), démographie, sociologie, économie, habitat, voies de communications, parcellaire, habitats disparus et archéologie. — Cependant, le compoix n’est qu’une photo partielle ; les habitants non propriétaires, donc non taillables, ne sont pas enregistrés, de même que les propriétaires de terres nobles et certains biens d’église. Ainsi, par exemple, dans notre compoix, le château et toutes les terres en dépendant ne sont cités qu’en confronts (c’est à dire dans la description des propriétés qui les jouxtent).